dimanche 14 octobre 2012

Quartier Jean-Jaurès/Epinettes / Projet immobilier : avec ou sans mixité ? | L'Union

Quartier Jean-Jaurès/Epinettes / Projet immobilier : avec ou sans mixité ? | L'Union


Quartier Jean-Jaurès/Epinettes / Projet immobilier : avec ou sans mixité ?

Publié le jeudi 11 octobre 2012 à 06H55 - Vu 213 fois

Un responsable du fameux géant du BTP expliquait
Un responsable du fameux géant du BTP expliquait


Bouygues a présenté aux conseillers un projet de logements aux Epinettes. Projet qui n'aurait que l'apparence de la mixité sociale ?
LA MIXITÉ sociale ? Vaste programme aurait peut-être répondu le général de Gaulle. En tout cas le sujet a donné matière à discussion au conseil de quartier Jean-Jaurès/Cernay/Jamin/Epinettes lors de sa réunion de lundi. C'était à l'occasion de la présentation d'un projet immobilier aux Epinettes, dans le secteur de la rue des Courtes-Martin, projet porté par un investisseur privé, en l'occurrence Bouygues, en partenariat avec l'organisme logeur Plurialhabitat l'Effort rémois.
Jardin privatif et parking collectif


Un responsable du fameux géant du BTP est venu expliquer au conseil l'essentiel du dossier : à l'emplacement de ce qui est aujourd'hui un terrain vague servant de lieu d'évolution à des quads ou à des motards de cross seront édifiés d'une part un immeuble de 28 logements, à caractère social, et d'autre part, tout à côté, deux alignements de maisons de ville, soit vingt maisons en tout, de format T3 ou T4, chacune avec jardin privatif, avec parking collectif souterrain. Pour ces maisons, à basse consommation, ossature bois et panneaux solaires, le lancement commercial vient d'avoir lieu - 8 maisons sont déjà réservées -, les travaux doivent débuter en janvier prochain, pour un achèvement du programme en 2014. Des images venaient donner une idée de la future configuration des lieux, évoquant comme un grand fer à cheval dont l'immeuble serait le côté fermé et les maisons les deux branches. Des appartements sociaux à touche-touche avec des maisons de propriétaires, voilà qui semblait illustrer une volonté de mixité sociale. Mais tout le monde dans l'assemblée ne l'entendait pas de cette oreille.

Rencontres en sous-sol


« Pour moi ce ne sera qu'une juxtaposition de catégories sociales », estimait ainsi l'un des conseillers, s'interrogeant sur l'absence d'un « lieu de contact », d'un « dispositif architectural » entraînant de facto le frottement des habitants les uns aux autres. Sentiment partagé par un autre qui voyait dans le projet « comme une frontière entre ceux de l'immeuble et ceux des petites maisons ». Ce à quoi il fut répondu, notamment par l'adjoint au maire Eric Quénard, que pas très loin de ce futur îlot d'habitations se trouvait déjà une maison de quartier ; que le parking, souterrain autant que collectif, serait forcément un lieu où les gens se croiseraient ; enfin que finalement le vivre ensemble dépendait aussi pour une part de ce que chacun voulait en faire et que tous les dispositifs architecturaux du monde ne pourraient empêcher quelqu'un de vivre en reclus si tel était son souhait. Une voix se fit entendre pour considérer que « moi, ce projet me fait penser à ce qui se faisait en région parisienne, dans les Yvelines par exemple, dans les années 70, et qui sont des endroits où l'on vit bien. » On verra bien à l'usage quelle vision des choses était la bonne.
Antoine PARDESSUS

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