dimanche 16 décembre 2012

Les gens du Pont de Witry | L'Union

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Les gens du Pont de Witry

Ils sont arrivés en 1964 chassés de leur terre pour recommencer leur vie au-delà du Pont. Aujourd'hui, les Harkis de Reims racontent leur histoire à tous ceux, nombreux, qui ignorent tout d'eux.

Publié le vendredi 07 décembre 2012 à 08H23 -
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Ils sont arrivés en 1964 chassés de leur terre pour recommencer leur vie au-delà du Pont. Aujourd'hui, les Harkis de Reims racontent leur histoire à tous ceux, nombreux, qui ignorent tout d'eux.





REIMS (Marne). Il était temps de raconter l'histoire des gens du Pont de Witry, ces Harkis devenus Rémois après un exil forcé. A l'aide d'un film, la Licra tord le cou aux préjugés.

Ils sont arrivés en 1964 chassés de leur terre pour recommencer leur vie au-delà du Pont. Aujourd'hui, les Harkis de Reims racontent leur histoire à tous ceux, nombreux, qui ignorent tout d'eux.

ILS étaient dans la salle mais aussi à l'écran. Les Harkis de Reims ne sont plus seulement les habitants d'un quartier HLM au-delà du Pont de Witry qu'on rénove enfin.
Grâce à la Licra rémoise et à l'antenne anti-discrimination de la Ville, ils sont devenus les témoins d'une partie de l'histoire de France et de l'histoire de la ville.
Mektoub, film documentaire de Pierre Coulon tourné en Algérie puis à Reims, a été projeté vendredi dernier au conservatoire.

Il raconte l'histoire de ceux qui, pour échapper à la mort ou à la prison, ont dû quitter leur pays sous les jets de tomates et les insultes. « C'était important de raconter. D'abord pour nos gosses », confie Hassan venu avec d'autres acteurs du film.
La première partie montre comment, pendant ce qui allait devenir une guerre d'indépendance entre 1954 et 1962, ces jeunes souvent chargés de famille se sont engagés aux côtés de l'armée française pour maintenir l'ordre. Ils étaient pour la plupart des paysans qui signaient pour avoir un boulot et un salaire.
D'autres s'engagaient parce qu'ils avaient déjà combattu avec la France, notamment en Indochine.
L'Algérie n'existait pas, ils étaient Français, ils ne trahissaient personne.
« La connaissance est notre arme »
Avant la projection de la seconde partie du film, la maire, venue assister à la séance, s'est félicité de l'initiative : « Nombreux sont ceux qui mettent des contre-vérités derrière le mot Harki. La connaissance est notre arme face aux préjugés. Il était vraiment temps que Reims entame ce travail de mémoire ».
Hassan et sa famille sont arrivés à Reims en 1964. « Ils nous ont installés au Pont de Witry. On était bien, de beaux appartements. Et surtout on était tous ensemble. »
Le film rappelle une époque où ce quartier des Harkis, qui a beaucoup changé de nom sauf pour ses habitants, coulait des jours heureux.
« C'était comme un village. Français de souche ou Harkis, on vivait ensemble. On se connaissait tous ». C'était avant les problèmes de délinquance. Avant que l'image du quartier se dégrade. « Le malheur c'est le manque de travail pour nos gosses. Tout est venu de là. » Les Français d'origine conseillaient aux harkis de donner des prénoms français à leurs enfants pour faciliter leur intégration. « Mes parents m'ont donné deux prénoms, un Algérien et un Français. J'ai fini par ne plus utiliser que celui de mes origines », témoigne un Rémois qui a grandi au-delà du pont.
Avec ce film et la rénovation urbaine, il faut espérer qu'une autre période s'ouvre pour ces familles et leurs descendants : celle de l'apaisement. Ils méritent aussi un autre regard.
Catherine FREY

1 commentaire:

  1. Bonjour
    Pas un commentaire,(je n'ai pas vu le film) mais j'aimerais le voir, car je suis fils de harkis et j'ai vécu mon enfance dans ce quartier. Nous l'avons quitté en 1973.
    Merci de m'éclairer.
    Bien à vous
    camelsaib@live.fr

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